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ONC MAG’ : LES ENTRETIENS DE L’ONC : ENTRE ECHEC & CONQUETE, IL FAUT CHOISIR !

ONC LE MAG’ : José Manuel BOUDEY, nos entretiens sont déjà bien connus de vos lecteurs et aujourd’hui , dans le cadre du combat que vous menez pour mettre l’emploi des seniors en première place des préoccupations du pays, j’aimerais si vous le voulez bien revenir sur l’actualité brulante de ces derniers jours qui touchent non seulement à l’emploi des seniors mais à l’emploi tout court, je veux parler du feuilleton de l’été Alsthom et de ses rebondissements au nom d’une certaine conception de l’exercice régalien de l’état :

José Manuel BOUDEY : Exercice régalien de l’Etat, mais aussi interventionnisme au nom de l’idée d’exercer une « vigilance patriotique » sur l’avenir de l’entreprise française. L’état devenant le principal actionnaire d’Alstom après être parvenu à un accord avec Bouygues, tandis qu’une partie des activités sont rachetées par GE pour 12 milliards d’euros. Il faut bien dire que ces 5 mois de négociations ont accouché d’un produit qui ne fera pas l’affaire de tous, GE et les USA de part le nouveau traité transatlantique ont deux priorités, l’énergie et l’agro alimentaire, déjà depuis plusieurs semaines un plan média était distillé dans les médias sur la francisation de GE et des emplois français induits depuis si longtemps que ce devait être un fait acquis, aussi, les négociations ont du être relativement simple à décider, tant les dés étaient jetés par avance.

L’état dispose d’une arme la BPI mais c’est une arme à double tranchant, il peut utiliser ses fonds pour des emplois d’avenir, des start-up d’avenir et des emplois d’avenir mais la BPI ne peut tirer qu’un seul coup à la fois, car elle a une seule balle dans son barillet. Avez-vous remarqué le nombre d’idées qui tournent autour de solutions nouvelles, lancées par les politiques mais également par la société civile qui revendiquent leur dû.

Toutes ces solutions tournent autour d’un seul et unique objectif, se faire financer sa bonne idée par les fonds de restructuration de l’état et la BPI en particulier, au-delà de cet horizon point de salut, A preuve du contraire, si les uns ( l’états ) ont failli , les autres n’ont pas démontré officiellement qu’ils seraient capables de faire mieux, avec moins, ou avec Rien. Alors Alstom, c’est le bras armé de la France mais doté d’ailes profilées selon le modèle US, fera-il mieux, rien n’est certain, Permettez-moi de faire un large détour par la ville de Détroit, une ville américaine en faillite et principale attraction touristique pour sa décrépitude.

Détroit à longtemps été considéré comme le symbole de la prospérité américaine. En effet, la ville était le berceau de d’industrie automobile triomphante, typiquement c’est le cas d’une ville fastueuse qui vivait sur ses acquis sans se projeter dans l’avenir en niant les réalités et les évolutions.

A refuser de réaliser les efforts structurels et les efforts d’inventivité pour se réinventer, refuser d'adapter son niveau de vie et ses ambitions à la réalité de la situation, implique des conséquences irréversibles et qui s’imposent brutalement comme un cancer sournois qui évoluerait à bas bruit et sans douleur.

Si j’applique les recettes de Detroit à la France, je crois qu’il est inutile de vous faire un dessin ; Son dessein est tout tracé et son destin noyé dans le gouffre des désillusions inassouvies. Pour ma part, je me refuse à ce déclin, cet échec serait un cataclysme au ralenti, c’est un peu la vague monumentale d’un Tsunami que vous verriez à travers le prisme déformant de votre écran plasma, vous avez cette impression de lenteur et juste après un peu de sidération, la stupeur passée, vous êtes mort. Mort, parce qu’en réalité vous étiez à la fois spectateur et jouisseur plus ou moins pervers, car passablement à l’abri derrière vos mûrs et votre TV, mais simultanément aussi, acteur de votre propre désastre puisque la vague vous submerge déjà au moment précis ou l’électricité vous fait défaut.

Dans le même temps les patrons lancent un « cri de détresse » à nos gouvernants au président de la République et à son premier ministre, cet appel citoyen français traduit bien toute l’inquiétude des patrons pour l'avenir de leur pays », Ce qui est nouveau, c’est que cet appel est largement consensuel quant à l’analyse macro et micro économique et sociale qui est faite en France, vous trouvez dans un même ordre de bataille : les dirigeants du Mouvement des entreprises de France (Medef), de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), de l'Union professionnelle artisanale (UPA), de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), de l'Union nationale des professions libérales (UNAPL), de l'Association française des entreprises privées (AFEP — grandes entreprises), de Croissance + (entreprises à forte croissance) et de l'Association des moyennes entreprises patrimoniales et des entreprises de taille intermédiaire (Asmep-ETI) et tous pour une fois au diapason.

Il faut dire que la situation est loin d’être reluisante, une croissance atone voir très molle selon les prévisionnistes de l’Insee, un nombre de chômeur sans aucune activité en France a atteint en mai un seuil quasi critique qui peut devenir vite « hors de contrôle » telle une pandémie mondiale et pour clore le livre, une accélération de la croissance tant espérée par le gouvernement qui n’atteindrait pas 0,7%, soit une augmentation continue du chômage et par conséquent du chômage endémique de la longue durée et des vies brisées des jeunes et des seniors.

Comment voulez vous que dans cette configuration, les français puissent encore avoir le cœur à l’ouvrage. Tant espérée et attendue, la réforme du Plan Seniors est presque un flop de communication, pour paraphraser un de nos hommes politiques, c’est « Flop qui a fait Psitt ».

Vouloir prendre une mesure technique d’un contrat de génération dont la greffe n’avait pas prise et augmenter l’effet d’aubaine financier tout en restant parfaitement flou sur les possibles mesures administratives coercitives, tout cela baigné dans l’attentisme et le flou entre Loi, décret et doctrine ; Qui regarde les indicateurs macro économiques américains s’effondrer, ne permet pas à un chef d’entreprise de se projeter loin de ses bases. C’est un peu Fort Alamo et l’attente désespérée d’une cavalerie qui ne viendrait jamais.

ONC MAG’ : Vous nous interpellez sur le fait que nous ne serions pas suffisamment à l’écoute et mettez en garde les français contre le retrait, la facilité ou la paresse des idées, quelle vision de la France serait juste à votre avis.

José Manuel BOUDEY : Je ne vais pas vous faire cette blague du philosophe qui vous dit que c’est déjà bien qu’il pose les bonnes questions mais que dans le même temps il ne peut poser un diagnostic précis, il faut dire que la philosophie c’est avant tout des siècles et des siècles de livres ouverts tous en même temps, alors le philosophe sait qu’il peut donner du temps au temps et discourir sur les maximes partant de divers constats d’échecs tels qu’en matière économique, sociale environnemental et de l’emploi ou l’on aurait encore tout essayé et que si cela ne marcha point ce serait la faute à celles et ceux qui eurent tort d’y croire.

Pour ma part, je me retrancherais pas derrière le paravent de la philosophie ni de la sociologie introspective, mais juste devant le paravent de l’humilité qui sied le mieux aux hommes qui se veulent de bonnes volontés. Souvent, l’ai-je asséné, je crois à deux vertus, la vertu de l’expérimentation et/ou de découverte et la vertu de l’action, au-delà de ces deux vertus c’est un monde inconnu qui reste à défricher. Mais dans le même temps, je suis forcé de vous dire qu’il subsiste un paramètre aléatoire totalement hors de contrôle ou à peine, c’est l’homme lui-même face à son égo.

Et là bien désolé de décevoir je ne suis pas un "spin-human doctor", mais quelqu’un qui porte un regard de fermeté sur ses contemporains mais également un regard bienveillant. Le lent déclin de la France coïncide avec le lent déclin de l’économie américaine qui ne se traduit plus en terme de puissance mais en terme de paresse des idées et d’un fatalisme ambiant. Aux USA, ce déclin vient d’une intégration difficile entre une mentalité protestante et pragmatique, cependant rivée aux dogmes de l’argent roi et au pragmatisme des certitudes bien ancrées, et une autres formes de pensées plus catholique provenant du fatalisme des peuples latino- américains qui sont l’exact reflet de celui que nous vivons ici en France avec la montée progressive de l’acceptation d’un fatalisme lié à la religion musulmane qui se diffuse dans tout les corps sociaux.

Ce même fatalisme qui de manière paradoxale est lui-même, largement combattu dans les pays voisins de la méditerranée et qui sont en passe de réussir à déstructurer le fatalisme d’ambiance au profit d’une revanche triomphante des élites qui ont réussit à sortir d’un état comateux à un état de conquête.

Nous pouvons dire avec précision que le renouveau viendra des élites de nos anciennes colonies qui seront des gardes fous idéologiques endiguant la vague de morosité que nous subissons.

En clair, nous pouvons reprendre le mythe fondateur de la Rome antique qui a su s’imprégner de toutes les ressources humaines de ses colonies pour enfin parvenir à forger au fil des siècles l’Europe telle que nous la connaissons depuis Charlemagne. L’avènement d’un autre monde est en marche et bien présomptueux pour dire comment il évoluera.

Ce qui est certain, c’est que la mixité des pensées va s’entrechoquer comme dans le big bang qui porte mal son nom car il fut silencieux. Le retrait et la facilité est le produit de notre recherche de sécurité permanente, de confort dans un monde ou même l’argent devient une valeur totalement abstraite et dont la vélocité de sa fluidité mondiale dépasse notre entendement, à tel point que nous pourrions pensez que c’est devenu dieu lui-même. En fait c’est un dieu numérique qui agit à la vitesse de l’éclair en nanoseconde, en picoseconde grâce à l’intervention d’algorithmes sophistiqués mais non domestiqués.

Le nouveau paradigme est en marche, jusqu’à maintenant les milliers d’avions en vol devaient être suivi en permanence par une tour de contrôle au sol et des aiguilleurs du ciel, demain, ces mêmes avions, à la fois pour des raisons d’économie de kérosène et de bilan CO2 devront se suivre à différents niveaux d’altitudes comme une escadrille d’oies sauvages lors des migrations annuelles, chaque aéronef correspondrait dans l’instant, les uns, les autres, l’intervention des pilotes sera réduites aux gestes usuels d’urgence, ils seront plus ingénieurs que pilotes, jusqu’à disparaitre un jour de la cabine de pilotage. Au sol, tout un système basé sur la prédictibilité comportementale assurera la gestion des flux.

ONC MAG’ : Donc ce serait la fin de la régulation assistée ?

José Manuel BOUDEY : Tout à fait, tout converge vers une gestion allégée et des capacités d’agilité renforcée, je n’en veux pour preuve, la révolution des drones, civils et militaires qui sont dotés d’une intelligence artificielle basée sur les réactions et les comportements, de même que la récente et très controversée expérience du site Facebook qui a distillé dans le flux RSS de ses abonnés captifs, des informations à caractères négatives ou positives, l’analyse a été largement concluante sur le degré d’influence des internautes en faveur d’une réaction en chaine positive ou négative.

L’entreprise du futur, c'est-à-dire celle du présent, puisque ceux qui m’écoute ou me lise y sont déjà projetés, sera à cette image. Désormais c’est une projection non linaire dans l’auto régulation, pour se mouvoir dans cette nouvelle trajectoire il faut modifier nos perceptions du monde et nous reconfigurer en permanence. Cette agilité est une agilité de l’instant et de l’esprit et à ce jeu là, tout un chacun quelque soit son âge est en mesure d’y trouver son chemin.

ONC MAG’ : Donc si nous appliquons cela à l’entreprise Alstom quelle en serait la modélisation idéale ? :

José Manuel BOUDEY : Idéal, n’est pas un mot de mon vocabulaire, il n’y a rien d’agréable ni de désagréable en soit dans le monde de l’entreprise, il y a des interactions sociales qui doivent produire de la satisfaction à la fois individuelle et collective sans perdre de vue le marché, l’économie et la mondialisation.

L’entreprise ne peut plus se permettre de produire de l’exclusion mais de l’inclusion, elle doit repenser ses logiques comportementales et faire de la relations des talents en s’ôtant de l’esprit la gestion des ressources humaines qui abâtardie l’homme. Alstom est une multinational et sait plus que les autres entreprises qu’il faut agir localement, avec un staff local et des unités de pensées également locales et cohérentes, tout cela dans une perspective de développement mondiale.

L’agilité d’une multinationale ne peut nullement provenir d’un interventionnisme de l’ état, c’est une erreur récurrente, en clair cela démontre que globalement, l’équipe de direction est dépassée et n’a pas anticipée au niveau de la géopolitique, s’enfermant comme la ville de Detroit dans une résille de certitudes , s’engluant en dedans, jusqu’à finir digérée par les enzymes du tube digestif de l’araignée qui est une main invisible mais prompte à la réaction, tout en sachant qu’elle peut se préparer tranquillement à la mise à mort.

L’interventionnisme de l’état est une contre-réaction épidermique à la politique de non interventionnisme ou politique de non ingérence, malheureusement c’est une erreur, si l’on est pas certain de rester et d’engager encore plus de moyens stratégiques et de moyens tactiques , c’est aussi un très mauvais message que l’on adresse au peuple qui continue à s’illusionner sur l’Etat providence qui sait et doit tout faire, du régalien au actions en terrains minés.

En matière de guerre, c’est une trajectoire idoine, l’on ne peut que rester jusqu’au bout et ne jamais abandonner sinon le retour de retour de bâton est extrême pour celles et ceux qui restent figés sur des croyances obsolètes, aussi la question est-elle la suivante : faut-il y aller ou faut –il ne pas s’ingérer et permettre de débarrasser le sol de ses encombrants. Les encombrants, c’est toute la question : vous voyez, il ne s’agit pas ici de seniors ni de jeunes diplômés qui auraient plus d’audaces que les autres, non, il s’agit ici d’une évaluation à froid de la capacité des dirigeants à diriger, ni plus ni moins.

Vous vous souvenez que nous avions largement débattu la dernière fois de la notion d’entreprises de tailles intermédiaires ETI et que notamment, la place des seniors dans les PME et PMI, nous avons également tenté de le démontrer avec le principe de l’ « accélérateur de croissance » fondé par Denis Jacquet.

La modélisation de l’entreprise à géométrie aléatoire, consistante mais néanmoins plastique, doit prendre en compte toutes les données qui prennent en compte la vision du travail par les jeunes générations qui le considère comme un simple gagne-pain.

La plupart des salariés souhaitent un renforcement des managers de proximité, en lien direct avec leurs équipes Les salariés traverseraient, selon un étude de Capgemini Consulting, une crise de motivation, qui implique un changement radical des méthodes de management et une mutation vers le numérique accélérée, pire encore, Le conservatisme est plus omniprésent vers le haut de nos pyramides organisationnelles que dans le bas", plus de cinquante pour cent de nos top managers ,dans six pays en plus de la France voient la mutation numérique d'un très bon œil notamment pour améliorer leur performance, contre seulement vingt pour cent des top managers hexagonaux.

A force de complexifier les organisations, ce sont des tours infernales organisationnelles matricielles incompréhensibles qui ont finie de déresponsabiliser et désengager les salariés, Il faut, soit simplifier en tentant de faire du neuf avec du vieux soit concevoir des systèmes de fonctionnement simple qui responsabilisent autant une personne individuelle qu’un collectif de projet.

La conduite du changement passe nécessairement par une refonte du logiciel des dirigeants et par une logique du consensus actuellement inexistante sauf à encore se gausser de lutte des classes.

ONC MAG’ : Quelle sont dans ce cas, les données de refonte de cette conduite du changement ?

José Manuel BOUDEY : Dautre part avoir une stratégie quasi militaire de conquête qui passe par la reconnaissance fine du terrain.

Prenons le cas de l’opération DDay-Overlord, si finement organisée et préparée, a connu un premier désastre lors du premier exercice en grandeur nature, les avisos se sont tirés dessus entre amis, les jeeps sont descendues sur la plage avants les premières palles planches et les tanks se sont embourbés dans le sable. La décision a néanmoins été prise de déclencher l’opération, durant de très long mois des photos et films aériens ont été réalisées pour situer avec précision les places fortes, les bunkers et la topographie, mais in fine, il s’en est fallu de peu pour que tout capote de manière pitoyable, même la météo était contrastée, c’est donc que quelques entraîneurs et meneurs d’hommes qui ont pu avec les moyens du bord fondre sur les forces ennemis et enfoncer non pas leur flancs mais bien en ligne droite.

Par la suite, les panzers ont donnés bien du fil à retordre aux alliés car leurs blindages résistaient, sauf que les chenilles étaient leurs maillons faibles. Il est donc, illusoire de croire qu’une bataille puisse être gagnée avant qu’elle soit vraiment gagnée. Pléonasme.

L’entreprise multinationale est désormais un monde ou les salariés sont de jeunes fantassins expérimentés et résistants aux intempéries, les lignes hiérarchiques deviennent plus courtes et le terrain à des capacités d’anticipation rapide, quant à la réaction rapide, l’aspect leste et aguerri, c’est l’ETI qui peut lui apporter cette force.

Aujourd’hui le modèle est basé sur des relations de Sous-traitance ou de Co-traitance, mais chacun reste à l’arrière du front. Ce qui doit changer c’est que dorénavant, les ETI doivent être considérées comme des combattants actifs devant être pré positionnés sur le théâtre des opérations parfois en amont des processus de développement des affaires, En fait, c’est ici que doit intervenir le positionnement ETI en tout cas celles qui sont les satellites d’Alstom puisque nous prenons cet exemple.

ONC MAG’ : On arrive au Cœur du sujet, quelle forme peut prendre ce positionnement ?

José Manuel BOUDEY : principalement de deux manières : financière et tactique. Financière tout d’abord, les ETI ou les grosses PME et PMI doivent s’associer en consortium de moyen afin d’atteindre au plus vite une taille plus critique, leur permettant des économies d’échelles, passé ce stade leur surface financière doit être consolidé par des fonds souverains français constitués de fonds de pension pour une part et de fonds étatiques calqué sur le principe de l’Assurance prospection premiers pas, l’Assurance prospection et l’Avance prospection de la COFACE d' autre part, une autre et dernière partie étant lié à des investissements financés par la BPI qui peuvent être logiquement également immatériel, si j’ose dire ce mauvais mot, car en fait il s’agit d’un investissement en Talents, matière grise et Expérience. Cet ensemble est lié ponctuellement au vaisseau amiral que constitue la multinationale (ici Alsthom) et l’ensemble se décroche dès que les actions en cours sont achevées et pleinement réalisées.

Les ETI ont deux niveaux d’interventions, d’une part en servant de back office aux multinationales et d’autres parts, elles servent de bases avancées du porte avion amiral. Elles sont donc sur le terrain très en amont des projets et de leur détection, c’est pour cette raison que techniquement le montage financier est préconisé entre son donneur d’ordre multinational et les ETI, comme vous le constaterez, les fonds d’avenirs sont dédiés aux ETI pour peu qu’elles respectent des règles simples sur l’emploi des seniors et des juniors, voir ou relire à ce sujet les propositions de l’ONC à ce sujet sur son site institutionnel LINKCNIOR.

Le montage financier donne une impulsion extraordinaire aux entreprises qui devront utiliser ce Booster pour se lancer à l’international et prendre part aux marchés en émergences, c’est un challenge de taille, car en plus de ce montage ci, les avantages du pactes de responsabilités s’il vient à être promulgué, donnera une double accélération pour se détacher de l’atmosphère un peu délétère franco-français et légèrement dépressif. Enfin, base avancées sur le porte avion amiral multinational, tout y est, la logistiques, l’organisation avancés et les munitions, c'est-à-dire des fonds strictement dédiés aux opérations et inaliénables.

Les ETI comme les multinational doivent revoir de fond en comble, leur organisation pyramidales et seule la compétence des uns et l’esprit d’équipe et de compétition devra compter, c’est pour cette raison, il faut bien aussi le dire, que certain Seniors ne peuvent pas prendre place dans l’hélicoptère de transfert sauf s’ils sont aiguisé et motivé pour l’enjeu final qui est de gagner tout en restant humble devant les impondérable et savoir trouver en soi les ressources pour survivre en milieu hostile qui reste malgré tout très corrosif.

De plus, reste, la corruption, les ententes illicites, les appels d’offres douteux, la superposition des enjeux géopolitiques !

D’où la notion de flexi-sécurité qui nécessite de pouvoir envoyer en flux continue des troupes fraiches et permettant aux autres de se refaire une santé pour revenir dispo sur le banc de touche.

Les nouveaux modèles développés par la société AXA sont de notre avis fort instructifs : La révolution digitale est aussi l’affaire des services (RH) des talents humaines, à savoir adapter les recrutements, faire évoluer les salariés, et accompagner la transformation des métiers. L’assureur réfléchit aussi beaucoup à l’adaptation de ses métiers à l’ère numérique : « Certaines activités évoluent comme la gestion de la relation Client. Avec l’interaction et l’instantanéité qu’amènent les outils technologiques, pour cela il devra revoir tout son mode de fonctionnement. Et cela concerne aussi leur façon de concevoir les produits.

Cette évolution entraine l'émergence de nouveaux métiers notamment dans le domaine du marketing prédictif. Le groupe s’est doté aussi d’animateurs de communauté (community managers), qui interviennent sur les réseaux sociaux. Ou de data scientists, qui sont chargés d’analyser les données pour mieux répondre aux besoins de leurs clients. Eh bien dans une ETI, les forces engagées seront composées de personnels chargés d’analyser les données et d’en interpréter les signaux faibles, pour ce faire elle devra aller au plus près du terrain et des ses futures clients, côtoyer les clients de leurs futurs clients, comprendre les évolutions des consommateurs et détecter en avant coureur les nouvelles opportunités qui peuvent aussi être des mirages, des tendances fluctuantes et résurgentes à d’autre endroit du globe.

Aller au devant au plus près du terrain, s’apparente à la guerre électronique, à l’envoi de drones vecteurs de prédiction comportementale, D’une certaine manière, ce sont des principes appliqués par les grandes officines telles que la CIA ou les services de renseignements français ou Israéliens le tout couplé à l’économie réelle et l’économie dont le spectre d’onde la rend encore invisible ou versatile. Les métiers du digital ne sont pas encore suffisamment enseigné mais pour réussir, cela n’est pas une question d’âge mais de personnes curieuses et talentueuses avant que de devenir des virtuoses par ténacité.

ONC MAG’ : Mais pour réussir ces changement, il faut changer les mentalités ?

José Manuel BOUDEY : Absolument, et ça c’est bien le job des dirigeants, mais cela ne se fera pas sans peine, tant les lourdeurs bureaucratiques et les paresses technocratiques assaillent les bonnes orientations. Et puis, je vous l’ai dit, il y a en nous un sentiment de désespérance et de recherche d’un confort un peu bourgeois, la génération dite montante, ne revendique pas, savez vous pourquoi ?..

Tout simplement parce qu’elle est hors de France, mais l’appel du pays sera nous l’espérons plus fort encore et cette génération là reviendra avec un bagage fantastique, celui de la maitrise des langues, celui de s’être frotté à des mentalités tournées vers la mondialisation. Je crains que ceux qui sont restés dans mère patrie, ne perdent au change se faisant détrôner, après leur 35 ème année.

ONC MAG’ : José Manuel BOUDEY, vous nous parliez d’expérimentation, en avez vous réalisé vous-même? Et si oui qu’en avez-vous retiré de l’esprit français conquérant ?

José Manuel BOUDEY : Vous avez mille fois raison de me poser cette question combien de rhétoriciens ont-ils vraiment expérimentés et visualisés l’état du pays à travers l’entreprise ou à travers l’âme française, combien d’universitaires distingués se sont frottés et piqués à l’existant, bien peu je le crains, aussi entre mon dernier entretien et celui –ci, j’ai tenté une expérience très enrichissante mais particulièrement épuisante tant physiquement que moralement .

Pour tenter de comprendre les rouages qui nous mèneraient à la conquête ou à l’échec, il faut descendre au plus près du travail, non pas dans une multinationale, ni même dans une PME mais dans une association bien de chez nous, d’utilité publique produit de l’éducation nationale, confronté à un nombre impressionnant d’enfants orphelins de la grande guerre, et établissement proche de chez moi sur le bassin d’Arcachon.

J’ai donc jeté mon dévolu sur une association très connue sur toute la France qui reçoit des enfants, des personnes âgées, des handicapés ou qui organise des séminaires à la demande.

Cette association est intéressante sur le plan sociologique car j’ai changé de peau et d’habits qui fait le moine, pour faire mentir l’adage. Sans avoir produit de CV j’ai pu me faire passer pour un cuisinier polyvalent, j’ai rencontré dans ce milieu, des salariés précaires, certains faisait la plonge alors qu’ils étaient diplômés et firent de même, un autre plongeur de 18 ans a tenté de faire son travail du mieux qu’il pouvait sous la houlette d’un stakhanoviste de la cuisine, trente ans de cuisine et particulièrement pointilleux sur l’hygiène, nous l’appellerons DD, mécontent que le jeune plongeur n’effectue pas son travail selon ses principes s’est mis à le terroriser lui ôtant toute confiance en lui, il fut remercié sans pouvoir se défendre et se retrouvera donc privé d’un travail qui le rassurait. DD, avec 30 ans de société, dirigeait ses cuisine en tentant d’inculquer ce pourquoi il était formaté, à cinquante deux ans, il ne s’agissait plus pour lui de se remettre en question. Un autre jeune cuisinier que je nommerai Damien ne pouvait que respecter les consignes les plus incongrues notamment sur l’hygiène des pianos, L’organisation de la planification des repas devant être revue, DD, n’a pas souhaité réfléchir à une nouvelle forme d’organisation plus simple et moins abscons, quant à votre serviteur, outre son mal de dos et sa fatigue du se conformer à des règles toutes orientées vers la peur primale de DD, d’une inspection non programmée, des services d’hygiène de Bordeaux.

Ce métier est très exigeant et nécessite une nouvelle forme de régulation et d’organisation, tout étant particulièrement sclérosé selon des principes d’un autre temps, Intrigué par mes questionnement, DD me demanda qui pouvait être ce cuisinier qui lui tenait tête, je tenta de le lui expliquer qui j’étais en fin de contrat, habillé en cuisiner de base, il n’a pu comprendre et se mis à piquer la ou cela lui paraissait le plus facile de m’atteindre et s’en prit à votre serviteur d’une manière permanente en stigmatisant de manière constante, mon incapacité de tout comprendre dans l’instant, traitant le cuisinier polyvalent que j’étais pour lui de toute les maladies mentales possibles et l’atteinte d’un possible Alzheimer, j’ai comptabilisé pas moins d’une dizaine d’atteintes discriminatoires à mon encontre.

Exposé aux brimades et à faire des actions de nettoyages des bas fonds de la cuisine, j’ai tenu bon jusqu’au bout en serrant les dents, en revanche les jeunes serveurs et serveuses, les plongeurs et les lingères ainsi que Damien le jeune cuisinier se sont mis à m’écouter et me croire, tout en me demandant même de travailler sur des recettes originales avec une forte implication de bien faire et du bien innover.

Je retire de cette expérience particulière un sentiment mitigé qui me fait penser que tout les seniors au travail ne présentent pas des caractéristiques idéales pour être des top cuisiniers ou des top managers ou salariés, car basant leur appréciations sur des comportements liés à l’humiliation permanente dont le senior homologue en âge, de cinquante deux ans n’avait pas conscience.

Ce qui était assez cocasse c’est qu’en dehors de la cuisine, ce tortionnaire retrouvait une certaine forme d’humanité assez paradoxale. Ceci nous amène à penser qu’il existe bien dans le monde du travail des comportements à bannir. Ce qui est aussi incroyable c’est que tout au long de mon travail, je remarquai des manquements graves aux conditions d’exercice du métier telles que maintenir des repas effectués avec une viande avariés et données à des convives âgés qui furent tous malades le lendemain, les températures des congélateurs oubliées par le principale responsable étaient inscrites sans vérification préalables et des manquements graves à l’obligation du principe de précaution en terme de HCCP ;

En conclusion l’on peut raisonnablement penser que malheureusement, il existe parmi les seniors des personnes qui ne devraient pas rester dans l’entreprise et que d’autres plus adaptables et agiles sont en mesure d’être des professionnels compétents sachant se remettre en question, la seconde conclusion de cette expérience d’un mois est qu’un senior capable d’empathie travaille largement mieux avec un jeune qu’avec un vieux.

C’est pourquoi, je me dois, dans mes analyse toujours faire la part des choses et considérer que tout senior au travail n’est pas forcément une panacée idéale mais un poids mort.

Enfin, nous retrouvons, ici les travers de la malhonnêteté humaine qui font qu’un mauvais chef ne peut se prévaloir de rester en place, seules des capacités cognitives fortes permettent de dépasser les clivages, la notion de senior s’estompe dès lors que le management actionne ses comportements sur les leviers de la terreur et pire, ceux de l’indifférence.

Pour clore, le débat, le directeur général de l’association, n’a jamais accepté d’entrer en contact avec moi via le réseau social alors qu’il présentait un background très compatible avec des intérêts communs, et normalement, il ne pouvait me reconnaitre tant mon expérience était éloignée de l’image vestimentaire qu’il avait entr’aperçue. Aussi, en France, la possibilité d’innovation des gens se trouvent largement occultée par l’apparence, c’est ainsi que beaucoup de bonnes idées sont éliminées.

Certaines entreprises allemandes ont fait tout le contraire en encourageant leur salariés à donner leur avis, y compris lorsque cela pouvait paraitre loufoque, et le résultat final est édifiant puisque de nombreux produits phares ont été élaborés de cette manière. Le Management à donc une importance considérable dans le déclin de notre pays et une responsabilité devant l’avenir même de notre croissance et de notre aura national.

© Propos recueillis par ONC MAG’ 01/07/2014 -Tout droits réservés

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